3 questions à Jérôme Conter, responsable du service Coordination de l’exploitation de la CPCU

Dans un contexte de rentrée marqué par des signes de l’accélération du dérèglement climatique et l’installation du conflit russo-ukrainien qui fragilise l’approvisionnement en énergie de tous les pays européens, la transition énergétique est plus que jamais une priorité.  La France doit réduire sa consommation énergétique et sortir de sa dépendance aux énergies fossiles. Cet objectif implique de transformer rapidement et durablement nos comportements et chaque geste compte pour réduire nos consommations. 

3 questions à Jérôme Conter, pour connaitre les dispositions prises par la CPCU afin d’assurer la fourniture de chaleur à Paris cet hiver

La chaleur CPCU est-elle dépendante de son approvisionnement en gaz ?

A l’échelle de Paris qui ambitionne la neutralité carbone à horizon 2050, le Plan Climat de la Ville prévoit un premier cap de réduction de la consommation d’énergie du territoire de 35% d’ici 2030 (par rapport à 2004) avec une part de l’énergie finale consommée d’origine renouvelable et de récupération à hauteur de 45% dont 10% produite localement. Pour cet hiver, la Villemet en place des première séries de mesures pour viser l'objectif de 10% d'économie demandé au niveaux national et invite à d'autres mesures à l'échelle du territoire issues d'une nécessaire concertation.

C'est dans ce sens que la CPCU s'engage, à travers la transformation du réseau de chauffage urbain parisien et le verdissement continue de sa chaleur.

La CPCU utilise 7 sources d’énergies différentes, majoritairement renouvelables et de récupération pour produire la chaleur du réseau. Elle peut ainsi moduler les parts de consommation de chacune d’entre elles pour assurer la production de chaleur et augmenter progressivement la part des énergies vertes.

De l'ordre de 40%, la valorisation énergétique locale des déchets ménagers du SYCTOM constitue la principale source de chaleur du réseau. Cette source étant garantie, elle constitue une assurance de continuité de fourniture.

Pour cet hiver, nos approvisionnements en biomasse solide (granulés de bois) et en gaz ont été sécurisés auprès de l'ensemble de nos fournisseurs.

Que se passera-t-il en cas de pénurie de gaz au niveau national ?

En cas de pénurie de gaz au niveau national, le législateur a mis en place un dispositif de délestage qui permet de limiter les livraisons à destination de certains consommateurs considérés comme non prioritaires. Mais parce que nous assurons une mission d’intérêt général liée à la satisfaction d’un besoin essentiel et que plus de la moitié de la chaleur est destinée aux immeubles d’habitation, le réseau de chaleur parisien ne devrait pas être délesté selon les informations gouvernementales connues à ce jour.

Ainsi, tous les clients du réseau devraient pourvoir compter sur la continuité du service de chaleur à Paris en dépit du marché des énergies extrêmement tendu.

Et la CPCU a-t-elle entrepris des actions en matière de sobriété énergétique ?

La CPCU accélère son plan d’efficacité énergétique qui a déjà permis d’économiser 150 GWh d’énergie depuis 3 ans sur les installations du réseau de chaleur, soit l’équivalent de la consommation annuelle de chaleur de 12 500 foyers. Le plan de maintenance industrielle en cours complété par l’optimisation des processus d’exploitation ont pour ambition d’améliorer encore la disponibilité et la sobriété des installations pour cet hiver et ceux à venir.