La CPCU et P&Ma ont signé le 1er avril la convention de travaux de fourniture de chaleur de l’opération Saint-Vincent-de-Paul, à Paris (14ème). Sur le site de l’ancien hôpital, 59 000 m² de constructions neuves ou réhabilitées vont être chauffés grâce à une installation inédite : une boucle d’eau chaude qui valorise l’énergie calorifique du réseau d’eau non potable de la Ville de Paris.
Paris & Métropole aménagement, aménageur de la Ville de Paris, a choisi la CPCU pour réaliser les travaux d’alimentation en chaleur du quartier Saint-Vincent-de-Paul, dans le 14ème arrondissement de Paris.
Véritable réseau local d’énergie, une boucle d’eau chaude à basse température de 450 mètres de long connectera tous les bâtiments à qui elle fournira une eau à 65°C, température parfaitement adaptée à leur haute performance énergétique.
L’eau chaude sera principalement produite en exploitant une source d’énergie originale : l’eau non potable. Spécificité parisienne, l’eau non potable est prélevée dans la Seine ou le Canal de l’Ourcq et distribuée dans un réseau spécifique – distinct du réseau d’eau potable – exploité par l’entreprise publique Eau de Paris. Elle est principalement utilisée pour le nettoyage des rues, le bon fonctionnement des égouts ou l’arrosage des espaces verts. À Saint-Vincent-de-Paul, l’eau non potable sera également utilisée comme fluide caloporteur : 165 000 m3/an seront prélevés puis restitués intégralement au réseau après transfert de leurs calories sur la boucle d’eau chaude au moyen d’une pompe à chaleur de 280 kW. La chaleur de récupération ainsi produite couvrira 60% des besoins en chaud du quartier.
La boucle d’eau chaude sera d’autre part connectée au réseau principal de la CPCU. Une station d’échange thermique composée de deux échangeurs vapeur-eau permettra de mobiliser en appoint-secours le réseau vapeur parisien, qui fournit de la chaleur elle-même majoritairement renouvelable et de récupération – à hauteur de 53,3% en 2020.
L’ensemble produira 2,5 GWh de chaleur par an avec un taux d’énergie renouvelable et de récupération supérieur à 60%.
Cette solution originale est issue d’un appel à contributions lancé au printemps 2017 par P&Ma et la Ville de Paris et retenue au terme d’une analyse coût/bénéfice poussée. Elle contribue aux objectifs ambitieux fixés par le plan Climat : la neutralité carbone et la sortie des énergies fossiles à l’horizon 2050. Elle illustre la mutation des réseaux de chaleur vers des régimes basses températures qui améliorent les rendements et facilitent l’intégration d’énergies renouvelables ou de récupération locales.
Le projet démontre également la façon dont la CPCU conçoit et développe désormais son réseau, en proposant des solutions qui répondent au plus juste à la demande énergétique d’un territoire, en tirant partie de ses ressources locales.
La boucle d’eau chaude est financée par P&Ma et CPCU, les adaptations nécessaires du réseau d’eau non potable par Eau de Paris, soit un investissement d’1,7 million d’euros.