Les grands magasins parisiens, premiers clients de la CPCU

A l’orée du XXe siècle, dans le centre de la capitale, les grands magasins, cathédrales du commerce, ouvrent les uns après les autres : le Bon Marché, le plus ancien magasin de « nouveautés », le bazar de l'hôtel de Ville devenu BHV, la Samaritaine, les Galeries Lafayette et le Printemps. On y accoure de l'Europe entière.

Le développement du commerce de détail, dont les fleurons se trouvent dans les grands boulevards et les quais de Seine, concernent tous les quartiers. Une nouvelle ville émerge à la Belle Epoque : bazars, galeries couvertes, magasins de plusieurs étages avec façades ouvragées, grands escaliers, coupoles, balustrades et terrasses panoramiques se multiplient. L'expansion se poursuivra tout au long du XXe siècle avec agrandissements, reconstructions et création de nouvelles enseignes.

La Samaritaine, ce grand magasin qui n'a cessé de s'étendre, est à lui seul un bon témoignage de l'architecture commerciale de 1900 à 1930.  En 1901, un nouveau bâtiment est construit par l'architecte François Jourdain qui innove avec une armature métallique et de grandes baies vitrées. Puis de 1928 à 1930 avec une façade art déco sur le quai du Louvre ainsi qu'un remarquable édifice à l'angle des rues Rivoli et Boucher.

Les agrandissements et la beauté des bâtiments témoignent de l'extraordinaire vitalité du commerce parisien, qui connaîtra un nouvel essor après la 2nde guerre mondiale avec l'ouverture de chaînes de magasins comme Uniprix, Monoprix, Prisunic.

Or il faut chauffer ces immenses temples du commerce. Cette préoccupation essentielle a habité dès le XIXè siècle l'esprit des architectes et des techniciens. Un chauffage économique, pratique, propre, tenant peu de place : voilà la solution idéale !  Mais il a fallu du temps pour trouver …

Après des siècles de chauffage produit grâce à la combustion du bois ou du charbon, en 1927, le chauffage urbain s'implante à Paris. Le premier réseau concentré autour de la gare de Lyon, grandit progressivement jusqu'à couvrir la plupart des quartiers de la capitale. Le bon marché, la Samaritaine, le bazar de l'hôtel de Ville, le Printemps, les Galeries Lafayette et de nombreux autres magasins, petits ou grands, profitent pleinement de ce mode de chauffage fiable.

Les commerçants veulent accueillir les clients de façon sûre et confortable. Car un danger les obsède : l'incendie ! L'un d'eux a profondément marqué l'imaginaire collectif, celui du bazar de la charité qui, le 4 mai 1897, a tué 143 personnes…