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Retour sur les résultats de la concertation citoyenne sur les réseaux de chaleur avec Florence Levy, responsable de France Chaleur Urbaine

En février dernier, ENGIE Solutions France lançait avec Make.org et la collaboration de France Chaleur Urbaine une concertation citoyenne sur les réseaux de chaleur.

Revenons sur les résultats de cette concertation avec Florence Levy, responsable de France Chaleur Urbaine, service du ministère de la transition écologique.

France Chaleur Urbaine promeut le recours au réseaux de chaleur auprès des copropriétaires en centralisant les informations et en simplifiant les démarches de raccordement. FCU met également différents outils à disposition des professionnels, notamment une cartographie des réseaux français. 

Pourquoi une concertation citoyenne sur les réseaux de chaleur ?

Le gouvernement fixe des objectifs ambitieux pour les réseaux de chaleur, avec un triplement des livraisons de chaleur par les réseaux attendu en 2035, ce qui représente plus de 300 000 logements à raccorder chaque année.

Or bien qu'il existe déjà plus de 900 réseaux de chaleur en France, ce mode de chauffage y est encore peu et mal connu. Cela résulte notamment du fait que chaque réseau a ses propres caractéristiques techniques et son propre gestionnaire, ce qui engendre un certain manque de lisibilité.

En ce sens, Engie Solutions a lancé la concertation nationale sur les réseaux de chaleur avec un objectif triple :
- informer le grand public de ce mode de chauffage encore trop peu connu;
- comprendre comment les réseaux de chaleur sont aujourd'hui perçus;
- recueillir des idées pour les développer, notamment pour les faire mieux connaître et adopter.


C’est une démarche qui correspond parfaitement aux missions que porte France Chaleur Urbaine, c’est pourquoi nous avons été ravis d’y être associés.

En effet, depuis son lancement, FCU réalise un travail de pédagogie autour de la solution énergétique et de ses atouts écologiques. Nous sommes également à l'écoute des retours de l'ensemble des acteurs afin d'identifier d'éventuels freins à lever pour accélérer le développement des réseaux.

Que retient-on de cette concertation citoyenne ?

La concertation a mobilisé pas moins de 75 000  visiteurs et nous en retenons plusieurs enseignements.

Premièrement, elle a mis en lumière une perception positive des réseaux de chaleur, à hauteur de plus de 80%. Les réseaux de chaleur sont jugés comme une alternative pertinente aux chaudières gaz et fioul grâce aux émissions de gaz à effet de serre réduites que permet l'usage d'énergies renouvelables et de récupération.

En revanche, la concertation confirme qu'il faut continuer à informer : les citoyens s'interrogent sur le degré de maturité de ce mode de chauffage, sur son mode de fonctionnement, sur les bâtiments et territoires concernés.

Un certain nombre d'idées reçues circulent également, que ce soit sur les réseaux de chaleur ou sur les énergies renouvelables de manière plus générale. Nous avions connaissance de certaines d'entre elles, mais pas de toutes. A titre d'exemple, nous avons été étonnés de constater de nombreuses inquiétudes injustifiées concernant l'impact de la géothermie profonde sur les ressources en eau potable.

Enfin, la concertation fait ressortir la demande d'une transparence et d’une lisibilité plus importante sur les tarifs, ce qui constitue un vrai sujet sur lequel nous continuerons de travailler avec la filière et les syndicats.

A votre avis, quels sont les prochaines étapes pour atteindre les objectifs fixés par le gouvernement ?

Il y a plusieurs défis à relever pour amplifier le nombre de raccordements, à commencer par répondre aux inquiétudes et lever les freins. Nous pensons que cela passe par les collectivités qui ont des moyens de communications plus direct vers leur administrés, comme les journaux communaux par exemple.

Plus globalement, il y a un défi en termes de raccordement à des réseaux déjà existants, mais il existe également un potentiel conséquent de création de nouveaux réseaux, dans des territoires qui n'en sont pas encore équipés. Contrairement à une idée reçue largement répandue, les grandes villes ne sont pas les seules concernées !

Dans les deux cas, cela doit s'accompagner d'une mobilisation accrue des énergies renouvelables et de récupération localement disponibles. Les réseaux de chaleur sont l'un des seuls moyens d'exploiter certaines d'entre elles, comme la géothermie profonde ou la récupération de la chaleur produite par différents processus (incinération des ordures ménagères, industries, ...), qui est autrement perdue.
A l'horizon 2030, l'objectif est d'atteindre un taux moyen d'énergies renouvelables et de récupération de 75% à l'échelle nationale.

Florence Levy
« Sur le réseau de la Ville de Paris, dans le cadre de France Chaleur Urbaine, nous recevons déjà de très nombreuses demandes de copropriétés souhaitant se raccorder. Plus de 500 demandes ont été déposées depuis début 2023  »
Florence Levy, Responsable de France Chaleur Urbaine

Le renouvellement de la concession fin 2026 devrait permettre de raccorder plus massivement les bâtiments parisiens, ce qui là encore s'accompagnera nécessairement de la mise en place de nouveaux moyens de production d'énergie renouvelable.

Consommer mieux et moins

Si se raccorder à un réseau de chaleur permet de verdir ses consommations énergétiques et de s’émanciper progressivement du gaz, il est aussi important de diminuer ses consommation en isolant mieux son bâtiment.

Et pour cela, des acteurs comme l’Agence Parisienne du Climat accompagnent les copropriétés dans leur projet de rénovation énergétique.