Chauffage et qualité de l’air à Paris

Introduction sur l’état actuel de la qualité de lair à Paris

La qualité de l’air est devenue un enjeu de santé publique majeur, particulièrement pour la capitale. À travers son Plan Climat, la Ville souhaite qu’en 2030 plus aucun Parisien ne soit exposé aux polluants atmosphériques au-delà des seuils préconisés par l’Organisation Mondiale de la Santé. Les principaux responsables ? Le trafic routier et le chauffage des bâtiments. En émettant des gaz et des particules, ils contribuent à accroitre la pollution atmosphérique. Mais alors, comment faire pour améliorer la qualité de l’air respiré à Paris ? Décryptage. 

Paris étouffe-t-elle vraiment ? 

Comment mesure-t-on la qualité de l’air ?

La qualité de l’air se mesure à partir des valeurs de concentration de polluants dans l’atmosphère sur un territoire. Les polluants observés pour qualifier la qualité de l’air sont :

Essentiellement : 

  • NO2 : dioxyde d’azote
  • PM10 : particules dont le diamètre est inférieur à 10 micromètres
  • PM2.5 : particules dont le diamètre est inférieur à 10 micromètres, dites particules fines

Et aussi :

  • NOx : Oxyde d’azote
  • GES : gaz à effets de serre
  • CO2 : dioxyde de carbone

Les valeur limites d’émissions de ces polluants sont définies par la réglementation européenne et reprises par la réglementation français. Elles correspondent à un niveau fixé dans le but d’éviter, prévenir ou réduire les effets nocifs sur la santé et sur l’environnement.

Le saviez-vous ?

  • Le premier gaz à effet de serre émis par l’homme est le dioxyde de carbone (CO2). Il représente 77% des émissions et provient majoritairement de la combustion d’énergies fossiles dans les secteurs du transport de l’industrie, de l’agro-alimentaire, de l’habitat… Le plus surprenant ? Il reste 100 ans dans l’atmosphère.

Bon à savoir :

  • Les particules sont évoquées sous les appellations PM10, PM2.5 et PM1.
  • "PM10" désigne les particules dont le diamètre est inférieur à 10 micromètres noté µm,1 µm = 1 millionième de mètre ou encore 1 millième de millimètre. 
  • Le diamètre des particules fines PM2.5 et PM1 sont inférieurs respectivement à 2.5 et à 1 µm. 
  • À titre de comparaison, le diamètre moyen d'un cheveu humain est de 50 à 70 µm.

Quel est le niveau de qualité de lair à Paris ?

Contre toute attente, la qualité de l’air à Paris s’est améliorée depuis les 20 dernières années. Il reste néanmoins des efforts à fournir puisque chaque année elle est à l’origine d’environ 2500 décès prématurés à Paris. On constate en effet globalement une baisse de la pollution atmosphérique et moins de dépassements des normes fixées par l’OMS. En revanche, les dépassements s’intensifient s’agissant des émissions de dioxyde d’azote (NO2) et de particules, en particulier les particules fines (PM2.5).  

Pour retrouver les informations en temps réel sur la qualité de l’air à Paris, l’observatoire de la qualité de l'air en Île-de-France, Airparif, partage  des bulletins complets chaque jour sur son site internet. Depuis 1979, Airparif a pour mission de surveiller la qualité de l’air grâce à 68 stations de mesure réparties sur tout le territoire francilien. 

Les bons effets du confinement : en 2 mois la pollution a diminué de moitié au bord des routes franciliennes ! 

La limitation du trafic routier a eu pour conséquence une baisse des émissions de dioxyde d'azote de 20 à 35 % en Ile-de-France selon les semaines, et même 50 % au bord des axes routiers. 

Quest-ce qui impacte la qualité de lair à Paris ?

Le trafic routier et le chauffage sont les premiers responsables de la pollution de l’air en Île de France. Ils représentent 3/4 des émissions d’oxyde d’azote, un gaz très irritant pour les bronches. 

Le trafic routier représente :

  • Plus d'un quart des rejets de gaz à effet de serre
  • Plus de la moitié des rejets d'oxydes d'azote
  • Environ un quart des émissions de particules PM10 et PM2,5 et
  • Plus de 15 % des émissions d'hydrocarbures.

Le chauffage représente :

  • La première source de gaz à effet de serre (plus de 40 % des émissions) 
  • 20 % dans les rejets d'oxydes d'azote (NOx)
  • Plus d'un quart des émissions de particules PM10
  • 40 % des PM2,5
  • 30 % des émissions d'hydrocarbures

Les industries représente :

  • 7 % des gaz à effet de serre
  • 4 % des rejets d'oxydes d'azote
  • 6 % des PM10 et 22 % des composés organiques volatils

En agglomération parisienne, la densité de la population, ses nombreuses activités et l’intensité du trafic routier engendrent des rejets de gaz à effet de serre et de polluants atmosphériques encore plus importants. En effet, plus d’habitants veut nécessairement dire plus de chauffage et plus de trafic. 

Quels sont les projets damélioration ?

Des mesures pour réduire la pollution en Île de France : 

La Ville de Paris met en œuvre une politique de lutte contre la pollution atmosphérique depuis déjà une quinzaine d’années. Toute son attention est dans un premier temps accordée au secteur routier, représentant la moitié des émissions polluantes du territoire. Mais, dans son nouveau Plan Climat, la ville adopte également des mesures pour encadrer le secteur du chauffage, de l’agriculture et de l’industrie.

Les mesures adoptées dans le Plan Climat de Paris : 

  • Réduire la présence des véhicules polluants : zone à circulation restreinte, interdiction progressive des véhicules polluants en centre-ville, sortir du diesel et de l’essence dans les années à venir. 
  • Instaurer des rues et zones 0 pollution : grande zone à trafic limité dans les premiers arrondissements, axes ultra basse émission réservés aux transports communs, riverains et vélos, un nouveau système pour évaluer les véhicules selon leur niveau d’émission : « Air’volution ».
  • Encourager les Parisiens à changer de mode de chauffage : remplacement des anciens systèmes de chauffage (bois et fioul) vers des modes plus performants et donc moins polluants. 
  • Organiser les différents acteurs de l’agriculture et de l’industrie : interdiction de produits phytosanitaires, limitation des polluants liés aux épandages de produits chimiques dans les territoires ruraux périphériques. 

Des initiatives pour protéger les Parisiens de la pollution atmosphérique 

Le Plan Climat prévoit également d’autres actions afin d’améliorer la qualité de l’air des citadins. D’abord à travers un objectif très simple : faire de Paris une ville plus verte où l’air circule ! Comment ? En multipliant les rues végétalisées pour offrir des espaces de respiration dans les arrondissements. L’opération « Paris Respire » poursuit ce même objectif en fermant à la circulation déjà une vingtaine de quartiers, les dimanches et jours fériés. 

Cependant, l’air extérieur n’est pas le seul pollué, l’air intérieur est 5 à 7 fois plus pollué. Le nouveau Plan Climat attire aussi l’attention sur cet enjeu sanitaire important et prévoit des mesures pour protéger les Parisiens. La pollution de l’air intérieur peut provenir des matériaux de construction, du mobilier, de l’humidité, des produits détergents utilisés et du chauffage. Le Plan prévoit de communiquer et sensibiliser les professionnels et particuliers à des systèmes de ventilation et de renouvellement d’air plus performants.

Et le chauffage des Parisiens dans tout ça ? 

Les premiers systèmes de chauffage collectif à Paris ont fait appel au gaz. Puis, les premières réglementations thermiques ont rendu l’électricité de plus en plus populaire. Mais depuis les années 2000, la réglementation favorise plutôt l’utilisation des énergies renouvelables pour le chauffage, l’eau chaude et la production d’électricité. Malgré tout, les systèmes traditionnels au gaz et à l’électricité restent dominants. 

500 000 équivalents logements sont également raccordés au réseau de chauffage urbain. Chauffage collectif à l’échelle de la ville, il alimente en chaleur 6000 bâtiments pour le chauffage et l’eau chaude. La chaleur est produite à partir de différentes sources d’énergies, notamment renouvelables et de récupération. Ce système de chauffage centralisé, fiable et performant laisse une empreinte environnementale plus faible que les autres systèmes de chauffage et contribue à une meilleure qualité de l’air. C’est pourquoi le plan climat de la Ville le met particulièrement en avant.

La CPCU s’implique aux côtés de la ville pour créer un futur plus vert 

Au service des objectifs climatiques et écologiques de la capitale, la CPCU s’engage pour produire une chaleur de plus en plus responsable. Pour réussir ce pari, elle favorise l’utilisation des énergies locales, renouvelables et de récupération. Depuis les objectifs imposés par le Plan Climat de Paris, elle a su adapter ses processus de production de chaleur pour substituer aux énergies fossiles, des sources d’énergies plus locales et plus vertes, beaucoup moins émettrices de gaz à effet de serre et de polluants. Fin du fioul depuis 2016 et bientôt fin du charbon, récupération de la chaleur des unités de valorisation des déchets ménagers du syctom, et d’énergies locales (data centers, géothermies, …) : la CPCU est à ce jour l’unique mode de chauffage collectif à Paris qui affiche un mix énergétique à plus de 50% EnR&R..

Les prochaines missions de la CPCU pour construire la ville de demain :

  • Produire de la chaleur encore plus verte en diversifiant toujours plus son mix énergétique au profit d’énergies renouvelables ou de récupération.
  • Développer des réseaux locaux d’eau chaude, qui seront alimentés par des sources d’énergies locales, renouvelables et/ou de récupération.
  • Améliorer l’efficacité énergétique et l’ensemble du réseau de canalisation pour consommer moins de ressources.
  • Rendre le réseau plus instrumenté pour un pilotage plus optimisé.