Les biocombustibles, alternative durable aux énergies fossiles

Ces derniers siècles, la consommation énergétique n’a cessé de croître et par conséquent celle des combustibles fossiles, essentiellement le charbon et le pétrole. Les énergies fossiles représentent actuellement 84% de la consommation énergétique dans le monde et sont la source d’environ 2/3 des émissions de CO2. Si la part des combustibles fossiles reste inchangée et si la demande énergétique continue de progresser à la vitesse actuelle, les émissions de COdépasseront la quantité de carbone qui peut être émise si nous voulons limiter la hausse de la température moyenne à 2°C, et auront des conséquences désastreuses sur le climat. Mais il est possible de réduire les émissions du secteur de l’énergie, notamment en réduisant la consommation et en substituant une partie des combustibles fossiles par des biocombustibles. Comment faire ? Décryptage.

L’énergie biomasse, d’où vient-elle ?

Les biocombustibles sont des produits composés de matière végétale agricole ou forestière pouvant être employés comme combustibles : déchets végétaux agricoles et forestiers ; déchets végétaux provenant de la transformation alimentaire ; déchets végétaux fibreux issus de la production de papier à partir de pâte, déchets de liège ; déchets de bois, sauf ceux qui ont subi un traitement avec des conservateurs du bois ou un revêtement.

Quels sont ses avantages ?

L’usage des biocombustibles contribue au développement de la part des énergies renouvelables dans un mix énergétique et elle permet de réduire la dépendance aux énergies fossiles.

Le développement des biocombustibles a pour objectif de réduire les gaz à effet de serre dans la mesure où le CO2 dégagé par la combustion des bioénergies est partiellement compensé par le CO2 absorbé par les végétaux lors de leur croissance. Ce développement doit être maitrisé avec une démarche de durabilité et notamment dans la manière dont les matières premières servant à fabriquer les biocombustibles sont produites et traitées. Par exemple : une gestion durable des forêts, la maitrise de l’affectation et la gestion des sols de culture, le respect de la biodiversité… Ces précautions permettent la « récupération » du carbone sur 5 à 10 ans.

Les différents types et usages des biocombustibles

Il existe trois formes de biocombustibles avec leurs particularités mais avec la caractéristique commune d’être renouvelable : les biocombustibles solides, liquides et gazeux :

Les biocombustibles solides :

En 2019, la biomasse solide constitue la principale source d’énergie renouvelable en France. Elle représente 42,3% de la production primaire d’énergies renouvelables. La combustion de bois, de déchets verts, de résidus agricoles a produit 25,4 millions de tonnes équivalents-pétrole. Essentiellement à des fins thermiques, notamment via tous les types de chauffage à partir du bois ou de ses dérivés. La biomasse solide est l’un des principaux moyens de décarboner le secteur de la chaleur industrielle

Les rendements étant trop faibles pour une production électrique exclusive, les centrales de production à biomasse s’appuient sur la cogénération : la combustion de la biomasse solide produit de la chaleur et la vapeur dégagée sert à produire de l’électricité via une turbine.

Les biocombustibles liquides :

Souvent utilisés dans le secteur du transport, les biocombustibles liquides sont plus communément appelés les biocarburants. Ils sont principalement issus de cultures vivrières. Il existe 2 types de biocarburants :

  • Le biocarburant « essence » comprend l’éthanol et ses dérivés ainsi que les bio-essences de synthèse.
  • Le biocarburant « gazole » produits des esters méthyliques d’acides gras (EMAG) fabriqués à partir d’huiles issues de plantes oléagineuses, de graisses animales ou d’huiles usagées.

Les biocombustibles gazeux :

Le biogaz est obtenu grâce à un procédé naturel de fermentation qui se produit dans les marais, les décharges, les rizières : la méthanisation. Mais on peut aussi le provoquer artificiellement ! Il constitue une solution de traitement des déchets organiques et produit du gaz, de l’électricité et de la chaleur.

Le saviez-vous ?

  • En 2019, 7,3% de l’énergie contenue dans le gazole provenait de biocarburants.
  • La méthanisation : c’est la fermentation de matières organiques dans un environnement privé d’oxygène.
  • La cogénération : c’est la production simultanée de deux formes d'énergie différentes dans une même centrale.

La CPCU et les biocombustibles

Engagée au côté de la Ville de Paris pour faire de la capitale une ville neutre en carbone à horizon 2050, la CPCU intègre depuis 2016 des biocombustibles dans sa production de chaleur :

Sa centrale de production située à Saint-Ouen (93) utilise, en co-combustion, de la biomasse solide sous forme de granulés de bois produits à partir de forêts certifiées, garantissant le respect de la gestion durable des forêts.  L'utilisation des granulés s'opère d'octobre à mai. Durant cette période, c’est un train de 1 200 tonnes qui se rend quotidiennement à Saint-Ouen. La centrale dispose de 2 chaudières de 340 tonnes de vapeur/h chacune (225 MW). La biomasse solide représente 6% du mix énergétique de la CPCU.

En 2018, La CPCU a signé le plus important contrat de fourniture de biométhane en France pour disposer de 200 GWh de biométhane par an pendant 5 ans. Facilement utilisable par un dispositif de Garanties d’Origines (GO), il a représenté 1,5% du mix énergétique en 2019.

Ses 2 centrales dans les quartiers de Bercy (12è) et Grenelle (15è) utilisent du biocombustible liquide de type EMAG. Relativement faibles dans le mix énergétique (0,5%), les EMAG, utilisés dans des chaudières spécialisées, permettent néanmoins de répondre à des besoins supplémentaires ponctuels d’énergie en cas de grand froid par exemple. Les biocombustibles sont livrés par barges de Seine en proximité des sites de production.