Vers la fin du chauffage au fioul à Paris

Préserver la santé des français, réduire l’empreinte carbone du territoire, réduire la consommation et la facture énergétiques … la fin du chauffage au fioul sonne comme une promesse d’amélioration de notre qualité de vie. Un enjeu porté par le gouvernement qui a décidé d’interdire l’installation de nouvelles chaudières fioul et charbon d’ici 2022. La Ville de Paris, partie prenante de cette initiative nationale, lance avec l’Agence Parisienne du Climat un plan d’actions pour inciter à l’abandon du chauffage au fioul. Mais alors, Quel impact le fioul a-t-il exactement sur l’environnement ? Qui utilise encore ce combustible dans la capitale ? Et surtout, est-ce réellement la fin du chauffage au fioul ? Décryptage.

Les points clés :

  • Le fioul est encore utilisé dans 1 500 copropriétés parisiennes environ
  • L’usage du fioul est responsable dans le secteur résidentiel parisien de 3% des émissions de particules fines et de 10% des émissions de dioxyde d’azote
  • Abandonner le fioul, c’est réaliser des économies puisqu’il s’agit du combustible le plus onéreux
  • Des alternatives moins polluantes existent, notamment e raccordement au réseau de chauffage urbain

Qu’est-ce que le chauffage au fioul ?

Le chauffage au fioul c’est la combinaison d’une énergie et une installation.

Le fioul est un combustible dérivé du pétrole, issu des fractions de raffinage moyennes, comme le gazole ou le kérosène. Il sert pour la production d'énergie mécanique (moteurs thermiques) et surtout calorifique pour le chauffage.

Le chauffage au fioul fonctionne sur la combustion du fioul, nécessitant l’installation d’une chaudière et d’une cuve de stockage. L’énergie produite permet de chauffer un circuit d’eau qui irrigue les équipements de chauffage, et ainsi de chauffer l’ensemble du bâtiment.

Les chaudières fioul encore bien présentes à Paris

Les chaudières au fioul sont encore très présentes dans les logements français. Au niveau national, plus de trois millions de foyers utilisent encore cette énergie fortement émettrice de CO2A Paris, c’est environ 1 500 copropriétés qui se chauffent au fioul, soit 5% des logements du parc habitat privé.

Ces copropriétés sont majoritairement situées dans l’ouest parisien (15ème, 16ème et 17ème arrondissements), dans des immeubles antérieurs à la première règlementation thermiques des bâtiments de France de 1974. Entre 1945 et 1974, ce mode de chauffage était ainsi largement utilisé.

Depuis, le chauffage au fioul s’est moins répandu : cher et forte source de pollution. C’est pourquoi, tant le gouvernement que la Ville de Paris encouragent aujourd’hui les français à abandonner le fioul au profit d’énergies plus respectueuses de l’environnement.

Un fort impact sur la qualité de l’air et le climat

L’usage du fioul domestique pour le chauffage constitue une source importante de pollution de l’air.

Selon AirParif, dans le secteur résidentiel parisien en 2015, le fioul représente:

  • 8% des émissions de gaz à effet de serre ;
  • 3% des émissions de particules fines ;
  • 10% des émissions de dioxyde d’azote.

Or ces polluants ont des effets néfastes sur la qualité de l’air extérieur et intérieur, enjeu de santé publique majeur à Paris. La Ville souhaite garantir à ses habitants un meilleur cadre de vie, en accordant une place essentielle aux actions visant à réduire la pollution. Agir sur la réduction des émissions de polluants liées à la combustion de fioul domestique répond pleinement à cet enjeu.

Bon à savoir :
Les maladies respiratoires et cardiovasculaires provoquées par la pollution de l’air constituent la première cause de décès liés à l’environnement.

Vers une disparition du chauffage au fioul

Parmi les mesures du Plan Climat-air-énergie mises en place par la Ville de Paris figure la disparition du fioul domestique d’ici 2030.

La Ville de Paris entend ainsi rénover 1 million de logement d’ici 2050, réduire la consommation d’énergie sur le logement d’un tiers d’ici 2030 et de moitié d’ici 2050, et atteindre l’objectif 0 chauffage au fioul à Paris d’ici 2030. (Voir notre article sur la rénovation énergétique des bâtiments)

Rappel des objectifs du Plan Climat :

  • Devenir un territoire neutre en carbone
  • Réduire de 50% la consommation énergétique
  • Consommer 100% d'énergies renouvelables d’ici 2050

 

Les avantages à l’abandon du fioul

Abandonner le fioul, c’est d’abord améliorer la qualité de l’air et préserver sa santé. Ce mode de chauffage a un impact global sur la qualité de l’air en ville (émissions de monoxyde et dioxyde d’azote, de particules fines) mais aussi un impact local avec des conséquences directes sur la qualité de l’air d’un immeuble et de son voisinage.

Abandonner le fioul pour une autre source d’énergie c’est aussi de réaliser des économies !

C’est le combustible dont le coût augmente le plus régulièrement. En changer peut faire réaliser jusqu’à 30% d’économies sur les charges de chauffage.

Des solutions alternatives existent !

Si le changement de combustible peut prendre du temps, les alternatives au chauffage au fioul existent et sont accessibles. Prenons le raccordement au réseau de chauffage urbain CPCU par exemple.

L’énergie de la CPCU est bien moins polluante grâce à son mix énergétique composé à plus de 50% d’énergies renouvelables et de récupération. Si on le compare aux autres sources d’énergie, le chauffage urbain de la Ville de Paris est l’énergie qui émet le moins de gaz à effet de serre.

Le saviez-vous ?
L’énergie produite par la CPCU émet 45% de CO2 de moins que la combustion du fioul.

Et n’oublions pas que l’enjeu de qualité de l’air est lié à la source d’énergie utilisée bien sûr, mais aussi à la mise en place d’équipements de chauffage de qualité et à la rénovation énergétique des bâtiments !